Critiques et écrits
27 mai, 2021

Mégalithes, arbre et nuages

Un monde inconnu s’est ouvert sur la Terre 

Pierres figées, arrondies, courbées d’une attente dernière

Fantômes du passé, défi à l’écoulement du temps

Attraction muette de pierre à pierre 

Arbre solitaire, nuages fous, poissons volants

Ombres éparses, temps suspendu,

Nul horizon ne cerne plus la Terre

– – –

Ils sont là, tels de gros phoques, poissons en habit, 

Figés dans l’écoulement du temps

Poissons fantômes piégés dans la pierre, 

Courbés par l’érosion de la pluie et du vent

Seul végétal jailli de la terre, 

Un arbre, vers eux, puissamment,

Etire ses branches, en signe de ralliement 

Au ciel, un ballet fou de nuages 

A terre, des herbes sèches 

Ailleurs, des ombres courtes, serrées,

Au plus près de la pierre

– – –

Blocs de granit épars dans la clairière

Fantômes assoupis bercés par le vent 

De sa toison touffue, épaisse, solitaire, 

L’arbre les protège, 

De ces nuages fous, qui courent au firmament. 

– – –

Attente 

Posés comme de gros sacs au sommeil millénaire, 

Vers l’arbre protecteur, ils cheminent lentement

L’un d’eux a gagné son ombre solitaire,

D’autres amorcent un départ imminent

Nul bruit, nul horizon ne cerne cette Terre. 

Monique Martin, Janvier 2021